L'art de l'astrologie intuitive

Je vais vous partager un entretien entre Philippe Defrance et Daniel Giraud, c’était le retour d’un « Cahier du Nouvel Observateur », qui avait fait grand bruit à l’époque de 1971.

Une enquête- dianostic qui avait était faite par quatre co-auteurs : Philippe Defrance, (acteur et réalisateur français ?), Claude Fisher (sociologue français), Edgar Morin (philosophe français) et Lena Petrossian ( ?)

Extrait de la revue « Horizons du Fantastiques de 1972

A propos du « retour des astrologues »

Daniel Giraud : Avant de lire « Le retour des astrologues » publier par les Cahiers du Nouvel Observateur, on pouvait s’attendre à une opération commerciale déguisée par une prétendue objectivité affichée par des « sociologues », car sous prétexte d’une enquête sans jugement de valeur, vous auriez pu analyser surtout l’activité des astrologues-charlatans au détriment des autres entretenant ainsi l’opinion publique dans ses ignorances et ses erreurs … Ce n’est pas tout à fait le cas … Pourquoi avez-vous réalisé « Le retour des astrologues » et quelles critiques avez-vous reçu ?

  • Philippe Defrance : Sur les critiques il y a quelques polémiques personnelles où je n’ai pas a entrer publiquement. Pourquoi cet ouvrage ? Nous, on est un groupe de recherche autour d’Edgar Morin, on fait surtout de la sociologie sur les grands ensembles, des phénomènes collectifs. En partant du succès de Mme Soleil, on s’est rendu compte qu’il y avait une histoire de l’astrologie au XXè siècle, notre hypothèse de départ était que les gens qui s’intéressaient à l’astrologie doivent être les plus perdus socialement, économiquement ; or il est apparu, sitôt quitté le terrain d’Europe N°1, que l’astrologie avait une immense diversité de clientèle

Daniel Giraud : Il me semble pour les sociologues de Nouvel Observateur , l’astrologie est bourgeoise. Continuellement, et en bon bourgeois de « gôche » vous répétez cette idée fixe qui semble vous obséder : « astrologie bourgeoise » terme décisif, définitif. Pour moi il n’y a pas d’astrologie bourgeoise, il n’y a que des astrologues bourgeois… C’est tout. Car l’astrologie est une prise de conscience de l’activité du ciel au-delà de tout critère politique et religieux. C’est une reconnaissance de l’univers par l’homme, que un prolétaire s’il n’a pas laissé au rancart ses conceptions étriquées du travail et des croyances pour accomplir une ultime quête intérieure qui le mènera là où il n’osait s’aventurer … Ce n’est plus un refuge à se fabriquer mais un risque à courir

  • Philippe Defrance : d’abord on n’est pas des « sociologues » du Nouvel Observateur », on avait un contrat avec le Nouvel Obs mais nous sommes indépendants. Quant à « astrologie bourgeoise », c’était une connotation politique ou polémique ; disons que notre point de départ c’était de dire : l’astrologie est un phénomène essentiellement petit bourgeois … C’est- à-dire des classes menacées dans leurs statuts, petits commerçants, petits bureaucrates ou mêmes ouvriers … La politisation, le militantisme, exclut de l’intérêt pour l’astrologie

Daniel Giraud : Vis-à-vis des « bourgeois », mieux aurait valu, alors, insister sur l’astrologie prédictionnelle : une personne animée par un esprit de confort et de profit pose des questions proche avenir

  • Philippe Defrance : c’était pour faire la distinction entre une astrologie effective et une autre économique. Or une des choses qui nous a surpris, c’est qu’il existe une astrologie « managériale » d’hommes d’affaires comme il existe aussi une astrologie médicale. Des médecins se servent de l’astrologie, il y a même une clinique qui fait dresser systématiquement tous les thèmes de ses malades comme Jung le faisait.

Daniel Giraud : C’est bien pour cela qu’il y a plusieurs astrologies et de multiples récupérations !

  • Philippe Defrance : Oui, d’accord, l’astrologie n’est pas par essence « bourgeoise ». Au sujet de la « nouvelle gnose », il s’est développé, depuis l’apparition de la revue « Planète », un espèce de néo-spiritualisme parareligieux

Daniel Giraud : Il y a d’autres gnoses ! et toutes sont hérétiques … A travers le mouvement « hippie » se dessine une astrologie contre-culture, sursaut d’agonie d’un monde qui crève. Il y en a assez des routines de vérités qui alors se falsifient, il faut sortir de la masse standardisée et aussi du « ghetto occultiste » des salons et sectaires qui assimilent l’astrologie à leurs conceptions mesquines de la vie et du monde … Chaque planète est un miroir, l’astrologie fait prendre conscience à l’homme de sa voie, aux yeux de l’individu ordinaire ce sera la fatalité, pour l’homme différent ce sera le Tao qui dépasse tous les problèmes du libre-arbitre et du déterminisme.

  • Philippe Defrance : Vous croyez à l’astrologie ?

Daniel Giraud : Je vais vous dire une chose paradoxale : même si vous arriviez à me démontrer la fausseté totale de l’astrologie, je continuerai à m’intéresser à elle … Ne serait-ce qu’en tant que support libérateur de voyance de  création mais aussi parce que l’astrologie est un archétype qui a impressionné toute l’histoire du Monde et il y a tout un gigantesque processus de résonance à approfondir, des clefs du ciel à saisir

Les signes zodiacaux sont autant de chakras dont les planètes sont les énergies valorisées par le soleil levant, levain du devenir dans le désert du ciel. Selon le principe d’alchimie, je penses que l’on peut considérer les influences astrales – directes – (Yang), où l’être est « acteur »dans le cosmos, fusionnant avec la symbolique astrale – indirecte – (Yin), où l’être est « témoin » dans le cosmos, dont la transmutation crée alors une philo/sophie de l’astrologie (Androgyne) où l’être vit l’expérience poétique et cosmique à l’état brut. De toute façon, l’astrologie doit être intégrée dans une vision totale de l’univers.

Daniel Giraud était un essayiste, traducteur, poète libertaire et un auteur astrologue français. Il a été un disciple et ami de Jean Carteret et aura traduit plusieurs ouvrages de la pensée de Carteret , dont ce dernier aura publié dans ces dernières années de sa vie un seul livre « Des Dialogues et du Verbe »

Je n’ai quasiment rien trouvé sur Philippe Defrance , sauf des articles relatif à l’article qui aura fait grand bruit sur le « Retour des astrologues » et lors de ma recherche ciblée , j’ai trouvé « 1950 » associé à la page wikipédia et j’ai pensé que ça pouvait être lui.

©Lunesoleil

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Commentaires sur: "Retour des astrologues (1)" (2)

  1. Astrologie bourgeoise…. C’est oublier la contribution des surréalistes à l’astrologie….. Joëlle de Gravelaine et Carteret qui ont travaillé ensemble étaient tout sauf des bourgeois….. Comme dans tous les domaines, il y a de tout. L’astrologie dite bourgeoise se caractérisait par une certaine forme de patriarcat consistant à louanger Jupiter planète de la légalité et des « bons vivants ». Négligeant son aspect négatif. et boursouflé, qui prend un malin plaisir à déchoir ceux qui n’obéissent pas à ses dictats: affaire DSK…. D’accord avec Joëlle de Gravelaine qui associait l’image du père, non à Zeus-jupiter mais au soleil… Saturne incarne surtout le SURMOI qui peut être patriarcal mais aussi bien plus régressif et matriarcal (les règlements parfois absurdes)…. Jupiter, c’est surtout: fais ce que je dit mais pas ce que je fais. Le soleil lui représente le CONSCIENT, la lumière, la clarté, la clarification. le recul nécessaire pour voir clair.

    • À mon niveau, je pense Joëlle de Gravelaine était bien différente que Jean Carteret , puisqu’elle aurait été enseignante à Agapè une école d’astrologie dirigée par Solange de Mailly de Nesle.

      Pour revenir à Daniel Giraud avait plus d’affinités avec Carteret que Gravelaine qui aura tracé par la suite un autre chemin dans sa pratique astrologique. Certe, il y aura eu des rencontres, mais ça ne veut pas dire qu’il pouvait adopter la même philosophie de la vie.

      Pour moi Gravelaine ce qui la reliait à Carteret , c’était la démystification de la Lune noire, pour en comprendre les arcanes dans sa propre vie. Ensuite le chemin entrepris aura été tout autre. Car Lilith n’est pas la Lune noire, les deux sont confondus dans son livre 📕, voir le titre où sont mentionnés les deux.

      Je vais prochainement publier une suite sur Daniel Giraud, car il y aurait une pléthore d’informations sur son sujet. Ne serait-ce la transmission des mémoires de Carteret , qu’il aura retransmis en autre sous forme de livres 📚 plus les siens …

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